Ma chronique.
1885, l'Europe se partage l'Afrique à Berlin. Cette même année, le Roi des Belges, Léopold II devient souverain à titre personnel de l'État Indépendant du Congo : le Congo est un domaine privé. C'est à la poursuite d'un rêve d'enfant et convaincu de la mission civilisatrice de la colonisation que le capitaine, de marine marchande, Józef Teodor Konrad débarque en Afrique en 1890.
À ses côtés nous suivons le cours du fleuve Zaïre au rythme lent des pages. Au fur et à mesure l'illusion laisse place à la désillusion face à la réalité : travail forcé/esclavage de la population locale, arbitraire avidité et bêtise des colons, et la maladie. Progressivement s'installe une pesanteur et un malaise appuyé par le noir et blanc granuleux des dessins. Une atmosphère apocalyptique pour un voyage initiatique au cœur des ténèbres, mais pas celles envisagée au départ.